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Chapitre XVII

L’ENLÈVEMENT

Un jour, une idée très coupable me vint.

Parvati s’était montrée depuis quelque temps extrêmement agacée par les exigences de plus en plus nombreuses de son état de princesse, par les réceptions, les parades, les longues dissertations des brahmanes sur la vie présente et future, les interminables poèmes que récitait, d’une voix traînante, à propos des moindres événements arrivés au palais, le poète de la cour.

— Ah ! disait-elle, être libre, n’être qu’une simple mortelle, faire seulement ce que l’on veut, sans souci de paraître sous un masque, sans être forcée de sourire quand on voudrait pleurer, d’être grave quand on voudrait rire !…