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Les baigneurs commençaient à arriver à F…. M. Duplanchet, qui passait l’hiver à Paris, était revenu dans son établissement et l’on avait rouvert le Casino.

À partir de ce moment, la jeune modiste fut accablée d’ouvrage. L’été est considéré par les dames de la ville comme la véritable saison de l’élégance ; elles épargnent pendant l’hiver pour pouvoir déployer, à l’époque des bains, le plus grand luxe possible. Lucienne eut à lutter avec le mauvais goût de bien des bourgeoises. Seules, ses deux premières clientes, la mère de Max et madame Maton, se laissaient guider par elle dans leurs choix ; les autres l’accablaient d’explications, de conseils, qu’elle écoutait patiemment, en les repoussant autant que possible. Madame Heurtebîse voulut que l’on groupât sur le même chapeau des cerises, des fleurs et des plumes.

— J’ai de quoi payer, disait-elle, ne craignez pas d’en mettre.

Le soir, Lucienne riait de tout cela avec ses amis.