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faire la cour ? est-ce qu’on ne serait pas foudroyé dès le premier mot ?

— Cher docteur, dit Max, je vous assure que la personne dont parle Félix est loin d’être une laideron.

— Elle est ravissante et enveloppée de mystère ! dit Félix.

— Vous vous moquez de moi, n’est-ce pas ? dit le docteur, qui regardait alternativement ses deux interlocuteurs.

— Si le jugement d’une femme vous paraît moins suspect que celui de ces deux jeunes gens faciles à enflammer, apprenez de moi que la demoiselle est fort jolie, dit madame Maton.

— Mon Dieu, ma chère, ne montez donc pas ainsi la tête à ce brûlant docteur ! s’écria madame Dumont. Que va devenir cette pauvre fille au milieu de cette meule d’adorateurs ? Car M. Félix est déjà amoureux, et Max s’intéresse vivement à la modiste. Cette jeune personne est très-convenable et très-réservée, mais elle est seule et sans défense. Le docteur, avec sa légèreté parisienne, va la compromettre.

— C’est donc sérieux ! s’écria le docteur. Il y a une jolie modiste à F…, et je n’en savais rien ! Je vous en conjure, dites-moi ce que vous savez d’elle. Ayez pitié d’un malheureux dont l’imagination n’a rien eu à dévorer depuis trois grands mois.

— Nous ne savons rien du tout sur son compte, dit madame Dumont.