Page:Gautier - Lucienne, Calmann Lévy, 1877.djvu/20

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

gi-comique, l’accès des terrasses est interdit. À l’extérieur la muraille ou plutôt la cloison, car la muraille est de bois, est peinte horizontalement de bandes alternativement conteur de chocolat et couleur de pain d’épices, la frise à jour qui sert de balustrade à la terrasse est d’un beurre frais très-tendre.

La cloison est percée de très-nombreuses portes vitrées et de larges fenêtres, afin que l’on puisse voir, tout en dînant, non pas la mer, il est impossible de l’apercevoir, mais un talus qui se dresse entre la mer et l’établissement et qui monte vers un promenoir sablé.

Au-dessus de la porte d’entrée, on lit en vastes lettres jaunes sur fond marron : Grand hôtel des Bains de la Plage. M. Duplanchet a longuement mûri la formule de son enseigne ; il avait trouvé des titres plus ambitieux, mais il s’est dit : Il faut être simple.

Au delà de l’hôtel commence le casino proprement dit. Une barrière de bois peinte en jaune traverse la route et empêche de passer. Pour entrer dans le sanctuaire, il faut être abonné ou bien payer. Le « bureau » est un chalet suisse qui limite la promenade du talus. Il y a deux guichets, l’un pour les cachets des bains et la location des costumes, l’autre pour l’entrée du casino, mais une seule guichetière, la fille de M. Duplanchet. En échange de cinquante centimes elle vous donne en souriant un bout de papier rose, et vous entrez. Mais, la porte franchie, un vieil homme en costume