Elle ne répondit pas, mais son regard humide, levé vers lui, lui répondait pour elle.
— Vous ne me ferez pas trop attendre votre portrait ? reprit-il après un silence.
— Dans deux jours vous l’aurez, dit-elle ; le vôtre est là, sur mon cœur.
— Chère et cruelle adorée ! aime-moi toujours ! n’est-ce pas ! Pense à moi, comme je penserai à toi.
— Tant que je vivrai toutes mes pensées seront à toi.
— En voiture ! mademoiselle et monsieur, si c’est un effet de votre bonté, leur cria le cocher Félix en s’avançant jusqu’au milieu de la chaussée ; nous partons.
— Encore un mot, dit Adrien, retenant la main de Lucienne ; où nous retrouverons-nous, quand ces trois ans maudits seront écoulés ?
— Là, sur la falaise, dit Lucienne en levant la tête, à cette place, où eut lieu notre premier rendez-vous. C’est là que vous m’avez dit pour la première fois : « Je vous aime. » Dans trois ans, le 30 septembre, vous viendrez me le redire.
— Le 30 septembre, répéta Adrien. Si je ne venais pas, c’est que je serais mort.
— Allons ! allons ! cria madame Després déjà sur le marchepied de la voiture, nous allons manquer le train.
M. Duplanchet, madame Mafflu, tout le personnel