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vantes s’approchèrent et tendirent devant elle un foulard sur lequel elle se pencha, et, par un petit frissonnement nerveux et soudain, elle fit tomber toutes les pièces attachées à sa peau.

Trois ou quatre autres danseuses, dont le type me rappela les femmes de Grenade, exécutèrent à leur tour des pas à peu près semblables, tantôt seules, tantôt ensemble, et recueillirent aussi des petits verres d’anisette, des fils de jasmin et des sultanis. C’étaient Baya, Kadoudja et autres beautés célèbres du lieu, admirées surtout pour la blancheur de leur teint, et auxquelles in petto nous préférions Zorah, comme plus Africaine.

Mais la nuit s’avançait, et nous sentions malgré nous la poudre d’or du sommeil nous ensabler les paupières, et nous nous retirâmes pour prendre un peu de repos. Nous ne répondrions pas que notre sommeil n’ait été troublé de rêves orientaux et chorégraphiques.