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ses toits de tuiles à l’italienne que dore un rayon attiédi déjà, ses chariots traînés par des bœufs, ses paysannes au costume pittoresque, au coquet petit chapeau de dentelles noires. — Le souffle lointain du Midi arrive jusqu’à Mâcon ; les tons gris du Nord, les formes sévères et revêches des contrées où la pluie est fréquente font place à des nuances égayées, à des contours plus adoucis. Le ciel est d’un gris plus azuré.

Trévoux, que nous nous attendions à voir paraître sous la forme d’un dictionnaire, est une ville d’un aspect original et charmant, bâtie en amphithéâtre, et qui baigne ses pieds dans la Saône. Sa silhouette est dentelée de trois tours en ruine : l’une ronde, l’autre carrée, la troisième octogone.

Encore quelques instants, et nous sommes à Lyon. — Voici l’île Barbe, posée au fil de l’eau comme une corbeille de fleurs et de feuillages. L’entrée de Lyon par Vaise est riante, pittoresque, et ne fait guère pressentir la tristesse et la monotonie de l’intérieur ; les hauteurs de Fourvières couronnent heureusement la ville de ce côté.

Notre séjour à Lyon ne fut pas de longue durée ; ce centre d’activité manufacturière ne pouvait pas avoir grand intérêt pour nous, et une course de quelques