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Hermoycus, le général Phormion, qui, avant d’entrer en campagne, se faisait payer ses dettes par le peuple athénien, ont été restitués à leur vraie place avec une intelligence rare et une probabilité presque incontestable, partie d’après le récit assez obscur de Pausanias, partie d’après des inductions tirées de l’examen des lieux.

Il faut voir comme M. Beulé remue ses blocs, les retourne, les interroge sur toutes les faces et les force à confesser l’inscription antique, souvent posée contre terre. Les statues ont été enlevées, du moins celles qui n’offraient pas un caractère religieux, pour orner la maison dorée de Néron, ou n’ont laissé que des membres épars enfouis sous les décombres ; mais les socles, masses pesantes et sans intérêt alors, n’ont été que peu ou point déplacés, et c’est à eux que M. Beulé a adressé des questions auxquelles ils ont presque toujours répondu ; il a pu même, chose curieuse, corriger avec leur aide des fautes d’orthographe commises par Pline. Au temps de la domination romaine, la servilité grecque utilisa la plupart de ces piédestaux veufs de leurs statues, pour y élever les images de proconsuls ou d’administrateurs obscurs en retournant seulement les dés de marbre qui portaient les anciens chefs-d’œuvre, et