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niches à peine assez profondes pour recevoir une statue, où l’on a voulu voir des sanctuaires cryptiques de la Terre nourrice et de Cérès Euchloé ; — une curieuse scène de la Lysistrata d’Aristophane ôte toute vraisemblance à cette supposition.

Une suite de degrés antiques, remis en place récemment et longeant le mur de la terrasse, haute à peu près de vingt-quatre pieds, conduit au temple de la Victoire, situé un peu en avant de la tour vénitienne qui empâte l’aile droite des Propylées.

Le temple de la Victoire Aptère surprend par sa petitesse ; mais l’exiguïté de ses proportions ne lui ôte rien de son élégance : les Grecs savaient faire naître l’idée de grandeur par l’eurhythmie des lignes, sans avoir recours à l’énormité des masses, et ce monument, qu’on pourrait charger tout entier sur un wagon de chemin de fer, ne semble pas mesquin dans ce voisinage redoutable des Propylées et du Parthénon.

Ce temple miniature est tout en marbre pentélique ; cette belle matière d’un ton si doux, d’un grain si parfait, ajoute encore à la perfection des formes ; elle semble avoir été créée exprès pour la chair immortelle des dieux et des colonnes des temples.

L’édifice se compose d’une cella élevée de trois