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l’architecture grecque du beau temps, c’est le soin extrême, le fini merveilleux de l’exécution : on tournait les rondelles des colonnes en les usant l’une sur l’autre, comme des meules de moulin, pour leur donner une adhérence complète ; un pivot de bois d’olivier les maintenait, et l’on en conserve encore quelques-uns trouvés dans les décombres ; — la cohésion était si parfaite, que les colonnes restées debout semblent monolithes. Les explosions, les tremblements de terre, la chute de la foudre, les bombardements n’ont pu désunir ces marbres, emboîtés avec la précision de charnières anglaises.

À l’intérieur, on aperçoit quelques vagues ombres de peintures byzantines ; car le Parthénon, avant de devenir une mosquée, a été une église chrétienne. Au centre à peu près de la nef, j’ai remarqué sur le pavé une empreinte carrée et de teinte différente ; c’était là que s’élevait la statue de Pallas Athénê, toute d’or et d’ivoire, le chef-d’œuvre de Phidias, avec sa beauté virginale et sévère, la protectrice et la marraine de la ville.

À propos de Phidias, les savants prétendent que cette statue était la seule de sa main qui fût au Parthénon ; selon eux, les bas-reliefs des métopes doivent être