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Entre le second rang de colonnes et l’angle droit des murailles du naos s’élève un grossier empâtement de maçonnerie en torchis et en briques, où se trouvent engagées les deux premières colonnes de la file. — C’est la cage d’un ancien minaret ruiné dont l’escalier s’ouvre dans l’intérieur du temple. Cet escalier est rompu en maint endroit. Les marches en ont disparu, la rampe reste seule, et, en suivant la spirale, on arrive au niveau de la frise, qu’on peut voir de près en s’aventurant sur des blocs de marbre qui couronnent l’édifice ; l’on en distingue alors toutes les beautés plus en détail ; mais il ne faut pas s’oublier dans les extases d’artiste, ni prendre du recul hors de propos, car l’on ferait une chute de cinquante pieds, et l’on se briserait comme une coquille de noix sur le sacré parvis.

Les murailles du naos, qui subsistent en partie, sauf de larges échancrures d’éboulement, se dessinent aisément à la pensée. Les lignes rompues se prolongent d’elles-mêmes, tant cette architecture est simple, claire, logique. Ces murailles se composent de gros blocs de pentélique rectangulaires, unis avec une justesse si grande, une précision si parfaite, que, dans les assises, — car ce qui distingue plus particulièrement