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triglyphes, repose sur les huit colonnes doriques dont j’ai parlé tout à l’heure. Chaque métope contient un sujet sculpté, malheureusement pour l’art, presque indéchiffrable aujourd’hui, à cause de la cassure des saillies, de l’oblitération des creux, de l’effritement du marbre aux ardeurs de l’été, aux froidures de l’hiver. Le temps, qui achève quelquefois une rude sculpture avec son pouce intelligent, l’a trop promené sur les fins reliefs de celle-ci. Cette frise se poursuit sur les quatre faces du temple ; mais elle n’est écrite bien visiblement que sur les faces antérieure et postérieure.

Une seconde rangée de colonnes, également doriques, précède le pronaos et porte une frise chargée de sculptures, une procession de personnages marchant de droite à gauche : ce sont des hommes, des femmes, des chevaux, des cavaliers accomplissant une panathénée sculpturale, avec des arrangements, des groupes, des poses de corps, des jets de draperie libres, vivants et souples, sans déranger en rien les lignes de l’architecture, et sans manquer à la gravité hiératique. Préservés par la frise antérieure, ces bas-reliefs ont beaucoup moins souffert que les autres, et je dus à la barbarie des Turcs, anciens profanateurs du Parthénon, le moyen de les admirer de plus près.