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telles : on arrivait à ces places par des escaliers donnant sur les galeries. Des Parisiens s’y seraient étouffés et mis en pièces ; mais, comme en Espagne les sergents de ville et les gendarmes n’ont point l’habitude d’intervenir dans les réjouissances publiques, il n’y eut pas le plus petit accident. Un ouragan de bruit s’élevait de cette cascade humaine, que les quatre pans de la place semblaient épancher dans l’arène, défendue par le rebord de planches de la barrera contre une inondation de spectateurs.

Cette première enceinte était peinte en bleu avec des poteaux blancs régulièrement espacés.

La seconde, éloignée de la première de quelques pieds, de façon à former corridor, était peinte en rouge, avec des poteaux blancs. — Comme les tablas des places ordinaires, on l’avait garnie dans toute sa longueur d’un étrier destiné à faciliter la retraite des toreros, qui se dérobent, comme chacun le sait, aux poursuites du taureau en sautant par-dessus le rempart de bois.

Aux quatre angles de la place, on avait en outre établi des mantelets coupés de portes étroites, qui laissent passer l’homme et arrêtent l’animal farouche.

Le matadero (tuerie, endroit où l’on traîne les bêtes