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cinq cents lieues de distance, le temps se décida à être beau.

La plaza Mayor, où se donnent les courses royales et où avaient lieu jadis les auto-da-fé, communique d’un côté avec la calle Mayor, continuation de la rue d’Alcala, par les rues des Boteros et de la Amargura, et de l’autre par le portal de Paños avec la rue de Tolède ; trois ou quatre ruelles la relient aux groupes des maisons voisines.

On ne saurait donner aux Parisiens une idée plus juste de la plaza Mayor qu’en la comparant à la place Royale ; non qu’elle offre ce mélange de briques et de pierres si agréable à l’œil, mais les maisons qui l’encadrent reposent sur des piliers formant galerie. Elle est fort grande et présente un parallélogramme exact. Sur le côté qui approxime la calle Mayor s’élève un charmant édifice qu’on nomme la Panaderia, flanqué de deux clochetons ornés de cadrans, aux murailles peintes de fresques à demi effacées, représentant des statues et des reliefs allégoriques, et dont une inscription en lettres de métal découpées à jour nous aurait donné la date, si nous avions pu parvenir à la déchiffrer sous le scintillement du soleil.

Dès le matin, la foule envahissait les abords de la