Page:Gautier - Loin de Paris.djvu/170

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Cette cérémonie intime, à laquelle n’assistent que les témoins indispensables, unit les époux indissolublement ; mais elle est suivie d’une cérémonie officielle et publique qu’on appelle las velaciones, et dans laquelle les conjoints sont entourés d’un voile qui les relie l’un à l’autre. Las velaciones des illustres couples devaient avoir lieu à l’église de Notre-Dame d’Atocha, édifice dans le goût d’architecture employé par les jésuites, et qui se trouve à l’extrémité du Prado.

Dès le matin, les maisons étaient pavoisées et décorées de tapisseries. L’hôtel de ville, joli monument badigeonné de bleu de ciel, était orné de tentures de velours cramoisi à crépines d’or ; au balcon principal, sous un dais d’une grande richesse, l’on avait placé les portraits en pied de la reine et de son illustre époux, entourés de cadres magnifiques et peints par MM. Madrazo et Tejeo : deux hallebardiers immobiles gardaient les effigies royales.

Le palais du comte d’Oñate était décoré de grands blasons exécutés très-habilement avec des morceaux de drap cousus et piqués.

À la façade du Correo, deux postillons en costume se tenaient debout sous un baldaquin à côté des portraits obligés. L’hôtel des Postas peninsulares offrait la