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bout, sous un vélarium suspendu à des oliviers grands comme nos chênes et piquetés de trous qu’ont faits les balles des anciens combats. Peut-on faire un pas sur cette terre sans rencontrer quelques marques du courage de nos soldats ?

Au dessert, le gouverneur général se leva pour porter un toast à l’empereur, à l’impératrice, au prince impérial, et, quand il se fut rassis au milieu des vivat, M. Rostand, vice-président de la Compagnie des chemins de fer algériens, prit la parole. De chaleureux témoignages d’adhésion scandèrent chacune des périodes où l’orateur montrait l’importance et les difficultés de l’œuvre de la Compagnie, sa reconnaissance pour le bienveillant appui du gouvernement, sa confiance dans les bienfaits de l’avenir, et la nécessité de poursuivre énergiquement une entreprise qui est comme la seconde conquête de l’Algérie. Toute l’assistance s’associa aux hommages que M. Rostand rendit à notre brave armée et à ses illustres chefs, et des applaudissements universels éclatèrent quand il termina en portant la santé du gouverneur général.

Le maréchal, en quelques paroles pleines d’une émotion communicative, répondit qu’il voulait partager ce toast avec tous ceux qui, de quelque façon, chacun