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LES CHANTS DE MADAGASCAR

DIMANCIIE. on fait sa toilette,
Pour la messe et pour la fête.
L’on chante et l’on rit, jusqu’il la nuit noire,
Tanl qu’on peul danser et tant qu’on peut boire,

LUNDI, la est bien lourcle,
Et l’on boit l’eau de la gourde.
On ne peut sortir sans risquer un rhume.
Il vaut mieux dormir par ce temps de, brume.

MARDI, la journée est belle,
On monte la citadelle.
Il faul s’exercer ; le tir, la tenue,
Pointer les canons, passer la revue.

MERCREDI, deuil et Irislesse !
On pense aux jours (le détresse,
A ceux qui sont morts, loin de la demeure ;
En reparlant d’eux l’on soupire et pleuro

JEUDI, jour de mariage, !
On s’en va, selon l’usage,
Sous les cotonniers, le cœur [out en flamme,
Iìenconlrer l’amie, ou choisir la femme.

VENDREDI, le jour superbe t
Le marché s’étend sur l’herbe.
L’on achète, on vend, on dispute, on Iricllë.
Et, l’argent pesé, chacun se croit riche.

L’air de la chanson est vif et agréable, mais ony senl une influence étrangère, comme le ressouvenir lointain d’une gigue. Et c’est très singulier cet amalgame, la façon dont ces choses du dehors sont assimilées par ces cerveaux si différents, repétris el comme recréés.

Il en est de même pour le chant en l’honneur des Français, que chante aussi le grand diable maigre, en grattant nerveusement