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LES PRINCESSES D’AMOUR

blaient las de tout ce monde, impatients d’être seuls.

Alors, Yamato, avec un grand soupir, se leva, plongea la main dans une bourse pendue à sa ceinture et jeta à la volée, à travers la salle, une poignée d’or. Ce fut, aussitôt, une mêlée joyeuse, des cris, des rires ; toutes les jolies toilettes, les belles coiffures hérissées d’épingles, se traînèrent sur le sol, à la poursuite de la proie roulante.

Les bouffons faisaient des enjambées extraordinaires ; il y eut des luttes, des disputes, des chignons défaits ; puis quand tout le monde se fut relevé, un concert de remerciements et de bénédictions, qui n’en finissait plus. Quelques-uns, n’ayant rien pu saisir, feignaient de pleurer.