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LES PRINCESSES D’AMOUR

niérée, qui semblait cependant toute naturelle, elle fit courir sa main gauche sur le long manche effilé de l’instrument, et à l’aide du plectre d’ivoire, gratta de l’autre main, les cordes très tendues. Dès les premières notes du prélude, chacun reconnut la célèbre chanson intitulée : Harousamé, et un murmure de plaisir bourdonna.

Elle chanta d’une voix pure et claire, comme les vibrations d’une coupe de jade :

« Sous l’averse printanière qui trempe ses plumes, le rossignol proclame la beauté du prunier fleuri.

« Vers l’arbre bien-aimé, il est revenu du lointain exil, le doux amant, malgré les dernières neiges, le vent et la grêle !

« Si fragile est son aile et si dur fut