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LES PRINCESSES D’AMOUR

orgueil et toute espérance. Mais, au fond de mon cœur, je jurai de mourir, plutôt que de me donner sans amour… Et tu me sauves, ô mon doux prince, ô toi que j’attendais et que j’aime, car tu es tel que mon rêve !

— Je crois bien facilement, dit San-Daï, que le sang, qui fait fleurir ta beauté, est le plus noble qui puisse être, mais fleurit-elle pour moi seul ? Suis-je le premier, auquel tu contes ta touchante histoire ?

— Tu es le seul, tu es le premier, s’écria-t-elle. J’ai le bonheur d’être aussi intacte que la neige du mont Fousi.

— Comment le croire, étant ce que tu es ?

— Ah ! mon seigneur, j’ai été aussi