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LES PRINCESSES D’AMOUR

élégance, faite de ces étoffes, que l’on fabriquait encore spécialement pour les princes, et dans lesquelles les armoiries étaient tissées ; mais il y avait des trous, à la place des emblèmes, qui auraient révélé mon origine ; on avait coupé la soie aux endroits marqués par les armoiries. J’eus beau découdre les doublures et chercher dans les moindres coins de l’étoffe, je ne trouvai rien. Alors, je versai d’abondantes larmes, à la vive colère de ceux dont j’étais le bien. Ils me démontrèrent que mes yeux étaient une marchandise de prix, que je n’avais pas le droit de détériorer. Alors, dévorant ma douleur, j’enfermai dans un coffret ces lambeaux de vêtements, tout ce qui me restait de mon enfance inconnue ; et j’ensevelis avec eux tout