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LES PRINCESSES D’AMOUR

mourir d’horreur et de chagrin. Hélas ! on avait empli mon jeune cœur des sentiments les plus beaux, ouvert mon esprit aux idées nobles et généreuses ; on m’avait enseigné la poésie, la musique, la danse, toutes les délicatesses du langage et des manières ; on avait fait de moi une véritable princesse, et cela, pour me mieux vendre à tout venant ! Et j’étais peut-être d’une illustre race ! Tout mon sang révolté semblait le crier, en moi-même. Je me fis apporter mes petits vêtements d’enfant, ceux dont j’étais vêtue lorsque je fus ravie à ma famille. Si je pouvais découvrir, par un indice, mon origine appeler à mon secours ceux dont j’étais née, s’ils étaient encore vivants, être rachetée, sauvée ! Cette petite toilette était d’une extrême