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LES PRINCESSES D’AMOUR

pour moi un irréparable malheur ; et, ce qu’il adviendra de l’Oiseau-Fleur, quand vous serez parti, vous ne le saurez même pas.

— Un joyau sans prix, jeté dans un marais ! Une merveille aussi éclatante, tombée dans la boue ! s’écria-t-il en se tordant les mains.

Immobile, de plus en plus pâle, les yeux fermés à demi, elle dit froidement :

— La porte de mon jardin s’ouvre sur une ruelle solitaire ; venez, seigneur, ma servante vous guidera.

— Non ! non ! dit-il, en se laissant retomber sur les coussins, ils n’ont que trop bien réussi : princesse ou courtisane, vous êtes unique au monde, et il m’est impossible de m’éloigner d’ici.