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LES PRINCESSES D’AMOUR

Pareilles à des idoles, ignorantes, en apparence, de tous ces regards, dardés sur elles, au milieu des fleurs et de l’or de leurs robes, disposées en plis gracieux, elles étaient assises sur des tapis, accoudées à des coussins brodés, occupées à lire, à fumer, à écrire, ou paraissant rêver. Parfois, un serviteur venait dire un mot, tout bas, à l’une d’elles, qui se levait alors, et, nonchalamment, s’en allait.

Yamato feignait une vive indignation.

— Vraiment, disait-il, ces mœurs d’Europe et d’Amérique nous envahissent un peu trop ! C’est scandaleux ! Aurait-on cru jamais, autrefois, que les filles d’honneur des princesses se montreraient aussi effrontément à la foule ? Le store de bambou était toujours baissé,