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LES PRINCESSES D’AMOUR

San-Daï inclina la tête ; la Cigogne-Danseuse se releva, s’assit en face de lui et lui offrit, tout allumée, une petite pipe d’or, qu’il accepta.

— Le prince notre maître, dit-elle, est un bien grand savant, toujours absorbé dans la lecture des livres et prenant à peine le temps de manger. Il ne s’occupe de rien, dans son domaine, et ses vassaux profitent de cela pour se divertir le jour et la nuit : — la vie est courte, il faut saisir le plaisir par la manche !

Le seigneur, tout au fond de son appartement, dans un pavillon situé au milieu de jardins déserts, n’entend rien et ne voit rien. Sauf quelques serviteurs privilégiés, nul ne peut l’approcher, si ce n’est sa fille la princesse Hana-