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LES PRINCESSES D’AMOUR

m’enveloppe déjà ; je le sens au froid qui coule dans mon sang, et à un grand calme, qui me vient, après ces mois d’anxieuse attente. Mais je te défends, à toi, de mourir ; tu vivras, pour exécuter mes derniers désirs, porter mes adieux au prince adoré, et me pleurer avec lui.

Broc d’Or ne répondit ; rien mais ses sourcils froncés, et ses yeux fixes, disaient l’obstination de sa volonté.

L’Oiseau-Fleur enferma son poème, et une longue lettre, dans un joli coffret, qu’elle ferma, à l’aide d’une ganse de soie savamment nouée.

Plusieurs oïrans vinrent la voir. Ko-Mourasaki devinait la résolution de mourir, et son silence approuvait. Jeune Saule, elle, était d’avis qu’il