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LES PRINCESSES D’AMOUR

Quelques fronts se relevèrent. Un vieillard à barbe en broussaille, la voix encore étranglée de peur, parla : Un de ses parents, mort depuis, avait vu un homme inconnu, enjamber la fenêtre et sortir d’un pavillon en flammes, emportant la petite princesse qui criait en se débattant. C’était pour la sauver, crut-il. Mais comme on n’entendit plus jamais parler d’elle, et que, lorsqu’on vint enterrer les débris des morts, on ne trouva aucune trace d’un cadavre d’enfant, l’idée d’un enlèvement criminel vint à plusieurs. Mais on n’osa pas en parler.

D’autres voix jaillirent ; on se rassurait, et tous, par zèle, voulaient dire quelque chose. Ce fut bientôt un caquetage embrouillé, d’expressions naïves et maladroites ; puis, les timbres se haus-