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LES PRINCESSES D’AMOUR

groupes, des êtres tremblants, en robe brune, ou demi-nus, ayant de la terre aux doigts, ou des brins de chaume dans les cheveux. Les plus vieux avaient des tignasses blanches, ébouriffées. Les femmes se hâtaient de nouer, sous leur menton, un morceau de cotonnade bleue dont l’azur déteint faisait paraître encore plus jaune leur vieille figure parcheminée.

Mais tous ces gens, aussitôt en vue du seigneur, se précipitaient à quatre pattes, le front contre terre, et on ne voyait plus que leur dos et leur nuque.

On les mit au courant, on les interrogea, mais sans obtenir aucune réponse, ni aucun mouvement. Persuadés qu’ils étaient soupçonnés de quelque faute grave, ils ne comprenaient pas ce qu’on