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LES PRINCESSES D’AMOUR

— Nous devons donc nous rendre, sans retard, dans la principauté d’Ako… qui n’en est plus une, d’ailleurs.

— La famille existe-t-elle encore, seulement ? dit Kantaro. Allons-y voir, n’hésitons pas, puisque le temps est compté. Quand partons-nous ?

— Ce soir même. Il y a un train, à neuf heures… Voulez-vous me rejoindre, à la gare de Uyéno ?…

Comme si un serpent l’eut piqué, le brave sauta sur ses pieds, le visage bouleversé par la surprise et la colère.

— Moi ! moi ! À une gare ! s’écria-t-il, moi ! montant dans une de ces machines maudites !… Après ce que vous savez de mon caractère, n’est-ce pas pour m’insulter que vous me faites une pareille proposition ?