Page:Gautier - Les Princesses d’Amour.djvu/261

Cette page a été validée par deux contributeurs.
254
LES PRINCESSES D’AMOUR

pleurer sur des ruines méconnaissables. Ô que de désespérances tiennent pour moi dans ce parfum d’autrefois !

La voix lui manqua, il étouffa un sanglot, en cachant son visage dans la robe d’enfant.

Yamato le contemplait, bouche béante ; ému, mais plutôt surpris de cette grande douleur qu’il comprenait mal, lui, né trop tard pour avoir connu ce passé, si proche, datant presque, cependant, d’avant sa naissance, il ne trouva rien à dire et poussa, seulement, un soupir compatissant.

Oï-Kantaro releva vite la tête, comme honteux de cette faiblesse ; le bandeau d’étoffe bleu s’était déplacé, le sang coulait, dans les larmes. Il s’essuya le visage, d’un mouvement brusque, et jeta le bandeau loin de lui.