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LES PRINCESSES D’AMOUR

sous le linge sanglant, en relevant ses sourcils, et appuya son regard dur, sur les yeux de Yamato.

— Qu’est-ce que vous craignez de moi ? demanda-t-il, après un silence. Nous irions beaucoup plus vite, si vous me disiez sans méfiance, quel but vous voulez atteindre. Rien n’est effacé de ma mémoire, des événements de la guerre, elle flambe toujours, à mes yeux, et tinte, à mes oreilles. Un détail, insignifiant pour tout autre, peut me mettre sur la trace de ce que vous cherchez. Sans cela nous allons tâtonner indéfiniment et puisque vous êtes pressé…

— Je n’ai d’autre crainte que de froisser, par ignorance, quelqu’une de vos convictions, dit Yamato, de vous blesser sans le vouloir.