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LES PRINCESSES D’AMOUR

Au fond de la salle, un maigre personnage, vêtu d’une défroque guerrière, se renversait en arrière, une jambe en avant, d’une main tenait la lance, de laque pourpre, terminée en glaive, entre le pouce et la paume, l’autre la dirigeait de l’index. Trois adversaires l’attaquaient en même temps, dans un costume analogue, armés d’une lance pareille.

Avec de menaçantes contractions de sourcils, des sauts, des voltes, des cris rauques, l’homme qui faisait face, relevait, ou abaissait, d’un coup vif, les lames brillantes, se remettait en défense, attaquait, rampait, bondissait, d’une souplesse de fauve, d’une adresse étourdissante, qui faisait pousser des « Oh ! oh ! » admiratifs à ceux qui assistaient, collés aux murailles.