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LES PRINCESSES D’AMOUR

Celle-ci, debout, frappait l’une contre l’autre, ses petites mains pâles.

— Ô ! Broc d’Or ! Ô ! ma douce compagne, tu as fait cela ?… Puisse ton dévouement ne pas être stérile en retardant un peu ma mort. J’ai jeté déjà tout ce que je possédais, dans le bec de cette cigogne avide, et je ne pourrais te léguer que mon cadavre.

— Ne pleurons pas les morts, quand ils sont vivants, dit la suivante, ne construisons pas l’avenir avec de la fumée. Si vous devenez une vraie princesse, j’aurai fait une bonne affaire ; si vous ne le devenez pas, j’aurai fait une bonne action.

— Les nobles cœurs, n’habitent pas seulement les nobles poitrines. Si la destinée est clémente pour moi, je jure que tu ne me quitteras jamais.