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LES PRINCESSES D’AMOUR

Assise sous la vérandah enguirlandée de fleurs, la princesse soupire, en préparant sa pipette, dont elle tire distraitement quelques bouffées.

Des jardins voisins on entend s’envoler des chansons.

— Ne chanterez-vous pas aussi ? demande une des kamouros, en tirant de son enveloppe de soie le chamissen à long manche.

Pour masquer sa douleur, chanter peut-être ?

Elle prit l’instrument, et du bout du plectre de bois, gratta les cordes grêles ; une chanson triste lui vint aux lèvres.


« La neige voltige, pareille aux fleurs de cerisiers sous un coup de vent.

« La fleur flétrie est quelque chose