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LES PRINCESSES D’AMOUR

trop tard. Je ne laisserai pas les limaces, baver sur la fleur, que le papillon bien-aimé a éventée de ses ailes.

— Gagnons du temps.

— Comment ?

— Avant d’être à votre service, où je ne gagne rien, puisque vous êtes vertueuse, j’ai servi une grande oïran, qui accueillait beaucoup de seigneurs et j’ai reçu d’eux, de nombreux bouquets : ils forment un joli parterre, qui libérerait la princesse d’amour, encore quelques mois, si elle voulait bien l’accepter de moi.

— Tu me donnerais toute ta fortune, avec le risque qu’elle ne te soit jamais rendue… Car elle s’évaporera bien vite et sans doute ne suffira pas…

— Ce qui va certainement s’évaporer,