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LES PRINCESSES D’AMOUR

née, qui affolaient ses amants, sans que jamais son cœur, à elle, eût un battement plus vif. Les fortunes, elle les dévorait, puis rejetait, loin d’elle, l’homme ruiné, comme la pelure d’un kaki.

Un jour, on lui annonça, qu’une femme demandait à la voir, pour lui présenter des flèches à cheveux, en corail, d’un rare travail. Comme elle désirait, justement, acheter des ornements de cette espèce, Éventail de Rayons laissa entrer la marchande.

Une femme, amaigrie et pâle, s’avança, lui tendit, d’un geste brusque, le coffret aux épingles, qui tremblait dans sa main, tandis qu’elle attachait, sur la belle oïran un regard avide et presque affolé.

Celle-ci, un peu surprise, essayait les épingles, quand tout à coup, poussant