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LES PRINCESSES D’AMOUR

dessus les morts et les vivants, frappant de son glaive, avec fureur : il atteint le blessé, tranche cette noble tête, et parvient à s’échapper.

« Un grand frisson me parcourt — d’enthousiasme ? ou d’horreur ? — je ne sais. Je revois le tout jeune homme, cette nuit même, courbé sur son cheval, levant ses yeux sombres sur le visage du chef Matabaï, qui lui parle rapidement. Je revois la main, crispée sur les rênes pour maintenir le cheval indocile, le luisant de l’étrier sous la lueur des torches, et l’opacité de la nuit, alentour. Cet enfant a dû faire cette chose affreuse, et pour cela, il est glorieux, à jamais !