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LES PRINCESSES D’AMOUR

amour et son devoir, l’un voulant le faire parler, l’autre ordonnant le silence, il était vraiment à plaindre. Bref, je l’affolai si bien, qu’il m’avoua avoir en sa possession, le manuscrit trouvé sur le cadavre de Glaive-Noir, et dans lequel elle avait elle-même relaté, jour à jour, une partie de sa vie. Lire ce manuscrit ce fut, dès lors, le prix de mes faveurs et je n’en voulus aucun autre.

— Vous l’avez lu ? s’écria Petit Papillon tout émerveillée.

— Le brave juge résista longtemps. Un soir enfin il apporta le précieux rouleau, et me le laissa lire, quand nous fûmes seuls, après que je lui eus juré de ne jamais le trahir. Pour dormir il plaça le rouleau sous le matelas du lit. Au milieu de la nuit, je parvins à le tirer de