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LES PRINCESSES D’AMOUR

Tous se taisaient, après l’unique entrevue, avec un inconsolable regret.

Un matin, les kamélos, en entrant chez Glaive-Noir, trouvèrent l’amant d’une nuit, égorgé, en travers du lit.

Elles s’enfuirent, en hurlant, et, bientôt, toute la Cité-d’Amour fut révolutionnée. La police fit fermer les portes du Yosi-Wara, espérant que la meurtrière ne s’était pas encore échappée. Mais on la découvrit, presque aussitôt, sous un bosquet de son jardin, la face contre terre, un poignard, armorié, planté jusqu’à la garde dans le cœur. On eût dit qu’elle l’avait enfoncé là, avec une frénésie joyeuse, comme on enfonce dans une serrure la clef qui vous délivre. Un rire de triomphe étirait ses lèvres mor-