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LES PRINCESSES D’AMOUR

la grande jeunesse de Ko-Tsio, me fait hésiter, car je dois vous demander le serment, de ne rien répéter des choses que je vais vous révéler ; et pourra-t-elle tenir sa promesse, presque encore enfant, comme elle l’est ?

Ainsi que se dresse le serpent lové sur lui-même au milieu du cercle soyeux de ses robes, Petit Papillon se leva, les yeux pleins de colère.

— L’enfant qui, plus tôt que d’autres, a mérité le grade d’oïran, dit-elle d’une voix frémissante, avait sans doute des qualités, que des femmes, moins favorisées, ont mis plus longtemps à acquérir.

Elle était charmante, dans son attitude de défi, avec le grand disque d’or, formé par son peigne, derrière sa nuque. Les courtisanes, étendues sur les nattes,