Page:Gautier - Les Princesses d’Amour.djvu/134

Cette page a été validée par deux contributeurs.
127
LES PRINCESSES D’AMOUR

un seigneur comme il n’y en a plus, ne fit aucune objection. Il ordonna de construire des balances, et fixa le jour du départ.

Ce jour venu, Sarcelle de Soie, consternée, se mit dans la balance, en priant le ciel que le poids de son chagrin la rendît plus lourde que du plomb. Elle avait rempli ses manches de pierres, et de toutes sortes d’objets pesants ; mais le prince, impassible, faisait entasser l’or sur l’autre plateau, et bientôt, Sarcelle de Soie, cramponnée aux cordes, fut enlevée très haut. Elle ne s’appartenait plus.

Il fallut partir, et dévorer ses larmes. Un cortège magnifique, la conduisit du Yosi-Wara jusqu’au port, où une belle