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LES PRINCESSES D’AMOUR

seulement invité au souper. Mais Sarcelle de Soie, touchée au cœur pour la première fois, n’avait de regards que pour lui. Elle improvisa même un outa à son adresse :

« Je ne puis pas dire son nom ; mais, ô bonheur ! il y a ici un jeune homme pour lequel, volontiers, je donnerais ma vie ! »

Kaïdo, très ému, lui aussi, avait bien compris, tout en feignant l’indifférence. Il revint, en secret, et fut l’amant adoré de Sarcelle de Soie. Elle ne voulut pas qu’il restât pauvre ; elle devint âpre au gain, pour être à même de l’enrichir. Elle était passionnément aimée, heureuse, et pleine d’espoir en l’avenir : le jeune samouraï lui avait promis, dès qu’il aurait pu s’assurer une position,