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LES PRINCESSES D’AMOUR

dre tout chez elle, de la dégrader de son titre d’oïran, de l’exposer, avec les courtisanes de rang inférieur, derrière les barreaux des devantures.

La Perle courba la tête, elle ne pouvait que se soumettre. Elle déclara qu’elle consentait à recevoir l’étranger. Celui-ci commanda un festin magnifique, fit venir des acteurs célèbres, qui jouèrent et chantèrent, accompagnés par un orchestre complet. La Perle, immobile et muette, ne toucha à aucun mets, ne regarda rien ; pas une seule fois elle ne leva les yeux sur l’étranger ; elle les tenait obstinément baissés, pâle, glacée, effrayante comme un fantôme. Le festin terminé, elle se leva et passa dans sa chambre, comme pour changer de toilette. Sa suivante la rejoignit pres-