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III

THÉOPHILE DE VIAU.


Cette fois, c’est d’un véritable grand poëte que nous allons parler. — Il est mort jeune ; il a été persécuté toute sa vie et méconnu après sa mort. On voit que sa destinée de malheur a été complète : aussi dit-il lui-même qu’il fallait qu’il fût né sous une étoile enragée.

Il serait complètement oublié sans les deux ridicules vers de Nicolas Boileau dans l’Art poétique :


À Malherbe, à Racan préférer Théophile,
Et le clinquant du Tasse à tout l’or de Virgile,


et sans une mauvaise pointe tirée de sa tragédie de Pyrame et Thisbé :