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Il soutenait trois jeunes orphelins.


Item, je laisse par pitié
À troys petitz enfans tous nudz,
Nommés en ce présent traictié,
Aflin qu’ils en soient mieux cogneux,
Povres orphelins impourveuz
Et desnuez comme le ver ;
J’ordonne qu’ils seront pourveuz
Au moins pour passer cet hyver.


Les trois orphelins étaient Colin Laurens, Girard Gossoyn et Jehan Marceau ; il y revient à plusieurs reprises.


....J’ai sceu à ce voyage
Que mes troys povres orphelins
Sont creuz et deviennent en aage.
............
Si veuil qu’ils voysent[1] à l’étude.
Où ? chez maistre Pierre Richer :
Le Donnait[2] est pour eux trop rude.
............
Mon long tabart[3] en deux je fends,
Si veuil que la moitié s’en vende
Pour leur en acheter des flans,
Car jeunesse est un peu friande.


Il leur recommande de travailler.


Au fort, triste est le sommeiller
Qui faict aiser[4] jeune en jeunesse
Tant qu’enfla lui faille veiller
Quant reposer dent en vieillesse.

  1. Aillent.
  2. Donnait, grammaire d’alors, le Lhomond du temps.
  3. Mantelet.
  4. Être à son aise.