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Et poète et Gascon,
Il aura du bâton.


Ses armes sont au-dessous : — Elles sont à un lion grimpant sur fond d’argent probablement, car le champ de l’écu ne présente aucune taille. — C’est une tête longue, maigre et brune, d’un caractère tout à fait espagnol, qui ressemble à toutes les têtes du temps ; cheveux crépus, moustaches cirées et retroussées, barbe aiguisée en pointe de lance, yeux un peu gros, surmontés de forts sourcils, nez aquilin et bossue : vous connaissez cette physionomie. Le poète, par dessus un hausse-col d’acier, a un grand rabat en point de Venise à grandes dents de loup, tout découpé à jour et chargé de broderies ; son pourpoint est couvert d’aiguillettes, et, somme toute, il est dans un équipage assez galant, moitié petit-maître, moitié militaire. — Ce qui doit paraître assez singulier, on trouve en tête de cette même pièce, parmi les vers élogieux en toutes les langues du monde, un madrigal de Corneille que je ne pense pas fort connu :


Ton Cléonte par son trépas
Jette un puissant appas
À la supercherie ;
Veu l’éclat infiny
Qu’il reçoit de ta plume après sa tromperie,
Chacun voudra tromper pour être ainsi puny ;
Et quoiqu’il en perde la vie,
On portera toujours envie
À l’heur qui suit son mauvais sort,
Puisqu’il ne vivroit plus s’il n’étoit ainsi mort.


Depuis, Scudéry ayant fait paraître, sans nom d’au-