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Tibère.

La femme de mon fils conspire contre moi !

Livilla.

Moi, femme de ton fils, moi fille de ton frère,
J’allois te poignarder, toi, mon oncle et mon père ;
Par cent crimes en un me donner le renom
De commettre un forfait qui n’eût point eu de nom ;
Moi, ta nièce, ta bru, ta cousine, ta fille,
Moi qu’attachent par tout les nœuds de ta famille,
Je menois en triomphe à ce coup inhumain
Chacun de tes parents t’égorger par ma main ;
Je voulois profaner du coup de ma vengeance
Tous les degrés du sang et ceux de l’alliance,
Violer dans ton sein la nature et la loi,
Moi seule révolter tout ton sang contre toi,
Et montrer qu’un tyran, dans sa propre famille,
Peut trouver un bourreau quoiqu’il n’ait qu’une fille !
J’ai tué mon époux, mais j’eusse encor fait pis,
Afin de n’être plus la femme de ton fils
Car j’avais dans ma couche à ton fils donné place
Pour être en mes enfants maîtresse de ta race
Et pouvoir à mon gré répandre tout ton sang
Lorsqu’il serait contraint de passer par mon flanc.


Enfin le Voyage à la lune, dont le début, où sont exprimées diverses conjectures sur ce que peut être le petit soleil nocturne, a de merveilleuses similitudes avec la célèbre ballade du Point de l’i et l’Histoire comique du soleil.

Quoique tout jeune et malgré son manque de goût, Cyrano, à force de feu, de hardiesse et d’esprit, avait presque trouvé grâce auprès de Boileau, qui dit de lui :


J’aime mieux Bergerac et sa burlesque audace
Que ces vers où Motin se morfond et se glace.