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Quelque léger qu’eût été le mouvement, il réveilla Volmerange, qui vit le papier et l’enveloppe posés si mystérieusement sur ses genoux, et courut sous une lanterne.

L’enveloppe contenait des lettres d’Edith prouvant sa faute. Le papier était ainsi conçu :

« Je jure de ne jamais disposer de moi, de ne m’engager dans aucun lien, ceux du mariage et autres, et de me tenir toujours libre pour la junte suprême : je le jure par le Dieu qui créa les montagnes, par le démon qui les veut détruire, par le ciel et l’enfer, par l’honneur de mon père et la vertu de ma mère, par mon sang de gentilhomme, par mon âme de chrétien, par ma parole d’homme libre, par la mémoire des héros et des saints, par l’Évangile et par l’épée, et au cas où notre religion ne serait qu’une erreur, par le feu et par l’eau, sources de la vie, par les forces secrètes de la nature, par les étoiles, mystérieuses régulatrices des destinées, par Chronos et par Jupiter, par l’Achéron et par le Styx qui autrefois liait les dieux.

» Signé de mon sang,
» VOLMERANGE. »