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les cruautés de l’amour

recherchait. Elle avait promis une somme considérable à Ivan s’il réussissait à la dérober aux poursuites, ses fiançailles avec André n’étaient qu’une tromperie de plus. C’était Akoulina qui avait mis cette histoire en circulation. Elle assurait que lorsqu’il ne se savait pas observé, André parlait à la dame comme on parle à un supérieur. Ce bruit commençait à prendre de la consistance. André en fut informé et s’en inquiéta assez vivement à cause de la portion de vérité qu’il contenait.

Un jour, il faisait chaud déjà, Clélia s’était étendue à l’ombre d’un taillis ; André était près d’elle. Ils ne parlaient pas. La lumière dorée du soleil se glissait en minces fils par les entre-croisements des branches et sautillait à la pointe des herbes. Un rossignol chantait dans un arbre voisin. André regardait la jeune fille qui, par instant, le regardait aussi tout en mordillant une fleur.

Tout à coup, avec son oreille de chasseur, André distingua un imperceptible froissement dans les buissons.

— Il y a quelqu’un là, se dit-il.

Et il se pencha vivement vers Clélia.

— Reprenez votre rôle de paysanne, lui dit-il, nous sommes épiés… Ah ! ma douce chérie ! continua-t-il à haute voix, il n’arrivera jamais ton père, ni le jour de notre mariage non plus !