ouvrit la porte, il s’en alla ; mais il revint le soir, et ainsi chaque jour jusqu’au printemps.
— C’était un brave loup, dit Fédor, il n’a jamais fait de mal aux enfants qui jouaient tout près de lui ; seulement, il ne se laissait pas toucher. Quand on approchait, il reculait. Il me semble le voir encore avec son museau pointu et ses yeux de braise.
— Écoutez donc comme les chiens grondent, dit André ; les loups entendent sans doute qu’on parle d’eux, ils rôdent sur la lisière du bois.
En disant cela, le jeune homme s’était levé et avait décroché son fusil.
— André ! André ! n’y va pas, s’écria Clélia, tu me ferais rêver de loups toute la nuit.
— Est-ce que tu vas chasser à une pareille heure ? s’écria Catherine toute tremblante ; deviens-tu fou ? aller ainsi, quand on n’y voit rien du tout, pour se faire dévorer par ces vilaines bêtes-là !
— Bah ! bah ! dit André en haussant les épaules.
Mais il n’insista pas et posa son fusil contre la muraille.